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Un article de synthèse malheureusement en anglais fait le point sur cette pathologie, nous vous en proposons un bref résumé.
J Neurol. 2016; 263: 843–854.
Mal de debarquement syndrome: a systematic review
Angelique Van Ombergen,corresponding author Vincent Van Rompaey, Leen K. Maes, Paul H. Van de Heyning, and Floris L. Wuyts
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articl ... 59840/#CR3,
La reconnaissance du mal de débarquement (MdSS) en tant que syndrome clinique date de 1987 mais il est évoqué dès 1796 dans la littérature scientifique. Sous sa forme persistante (au delà de 3 jours), il est bien considérée comme une maladie rare bien que les chiffres de prévalence dans la population générale ne soient pas connus. Les symptômes transitoires de MdDS après une exposition au mouvement passif ( mer mais aussi air ou sol) sont eux fréquents, ils toucheraient de 70 a 80% de la population.
Les mécanismes sont mal compris et ce n'est que depuis 5 ans que des études ont été mises en place . En 2012, une étude de neuro-imagerie réalisée montre des altérations du métabolisme cérébral. Plus récemment, ces altérations ont été décrites plus finement. Ces résultats sont prometteurs, notamment parce qu'ils peuvent aider au diagnostic et au développement de protocoles de traitement.
Les benzodiazépines et les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine ont été décrits pour soulager modestement les symptômes de MdDS. Au contraire, les anti-émétiques, les suppresseurs vestibulaires, les bêta-bloquants, les régulateurs de canaux calciques, les diurétiques et les anticonvulsivants ont généralement été considérés comme inutiles.
La réduction du stress est considérée comme benefique, probablement en lien avec le fait que le stress émotionnel et physique sont considérés comme déclencheurs possibles des symptômes et qu'un pourcentage élevé de patients ont indiqué qu'ils se sentaient fortement stressés.
Les patients atteints de MdDS ont signalé un soulagement des symptômes par la thérapie physique et vestibulaire.
La ré-exposition au mouvement passif a également été décrite plusieurs fois pour induire un soulagement temporaire des symptômes de MdDS.
La neuromodulation a récemment été utilisée pour tenter d'atténuer les symptômes de MdDS.
Une autre approche thérapeutique, la technique d'adaptation VOR (vestibulo-ocular reflex) semble être bénéfique pour la majorité des patients.
Les auteurs concluent que d'autres recherches doivent combler les lacunes en examinant la prévalence réelle de la MdDS, en approfondissant la physiopathologie sous-jacente et en mettant en place des études cliniques pour évaluer l'efficacité des stratégies de traitement possibles.
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https://mddsfoundation.org/about-the-foundation/